La "garde à vue", ou privation de liberté, est une des mesures les plus coercitives de l'enquête pénale. Elle consiste, pour les services de police, à retenir une personne dans leurs locaux pour les nécessités d'une enquête. C'est un moment de stress intense, de confusion et d'isolement, où l'individu se retrouve seul face à l'autorité. Que l'on soit suspect ou simple témoin (dans des cas plus rares), cette mesure est strictement encadrée par la loi belge, notamment pour protéger les droits fondamentaux de la personne retenue.
Le cadre légal de la privation de liberté a été profondément réformé, notamment par la loi Salduz, pour garantir l'assistance d'un avocat dès les premiers instants. La durée de cette mesure est également limitée de manière très stricte. Comprendre ses droits pendant une garde à vue est la première étape pour se défendre efficacement. Il ne faut jamais sous-estimer l'importance des déclarations faites durant ces heures cruciales.
Se retrouver en cellule, sans téléphone, face à des enquêteurs, peut pousser à faire des déclarations hâtives pour mettre fin à la situation. C'est une erreur. Maître Mevlut Turk, avocat à Charleroi, intervient en urgence pour assister les personnes privées de liberté, s'assurer que leurs droits sont scrupuleusement respectés et préparer la stratégie de défense avant même la première audition.
La garde à vue est officiellement appelée "privation de liberté judiciaire". Elle ne doit pas être confondue avec l'arrestation administrative (par exemple, lors d'une manifestation qui dégénère, limitée à 12 heures) ou le mandat d'arrêt (décidé par un Juge d'instruction). La garde à vue est décidée par un officier de police judiciaire (OPJ) ou par le Procureur du Roi, dans le but de mener une enquête sur une infraction.
Concrètement, vous êtes retenu au commissariat. Cette mesure permet aux enquêteurs de vous auditionner (vous interroger), d'empêcher que vous ne fassiez disparaître des preuves, que vous ne preniez la fuite, ou que vous ne vous concertiez avec d'éventuels complices. C'est une mesure d'enquête, pas une punition. Vous êtes toujours présumé innocent à ce stade.
Dès l'instant où vous n'êtes plus libre de vos mouvements (par exemple, vous êtes menotté, placé en cellule, ou on vous interdit de quitter le bureau d'audition), la garde à vue commence. C'est ce moment précis qui déclenche le calcul de la durée maximale de la mesure et l'ouverture de vos droits de la défense. L'heure de début de cette privation de liberté doit être consignée très précisément par les services de police.
La loi belge est très claire : une personne ne peut être privée de sa liberté à des fins d'enquête que pour le temps strictement nécessaire, avec un maximum absolu. La durée maximale d'une garde à vue est de 48 heures. Ce délai commence à courir dès la seconde où vous êtes privé de votre liberté, et non à votre arrivée au commissariat.
Ce délai de 48 heures est non prolongeable pour une même cause. C'est une garantie fondamentale contre l'arbitraire. Durant ces 48 heures, les enquêteurs doivent accomplir leurs devoirs (auditions, vérifications...) et le magistrat (Procureur du Roi) doit prendre une décision sur la suite.
À l'issue de ce délai de 48 heures, il n'y a que deux possibilités : soit vous êtes remis en liberté (avec ou sans conditions), soit vous êtes présenté à un Juge d'instruction. C'est ce juge, et lui seul, qui peut décider de prolonger votre détention en décernant un mandat d'arrêt, ce qui ouvre une phase différente de la procédure (la détention préventive).
Dès le début de votre privation de liberté, la police doit vous notifier vos droits dans une langue que vous comprenez. C'est une obligation légale absolue. Exercer ces droits est une protection, jamais un aveu de culpabilité.
Vos droits principaux sont :
La police doit vous remettre un document écrit (la "déclaration des droits") qui résume ces points, et vous devez le signer pour attestation. Ne signez jamais une renonciation à votre droit à un avocat sans en comprendre pleinement les conséquences. C'est presque toujours une mauvaise décision stratégique.
L'intervention de l'avocat pendant la garde à vue est vitale. Il ne s'agit pas seulement d'une présence symbolique. L'avocat est votre seul lien avec l'extérieur et votre unique défenseur technique face à des enquêteurs formés aux techniques d'interrogatoire. Maître Mevlut Turk intervient fréquemment dans ce cadre d'urgence à Charleroi.
D'abord, l'avocat s'entretient avec vous confidentiellement (sans policier présent) avant l'audition. Il obtient un résumé des faits qui vous sont reprochés et vous conseille sur la meilleure stratégie : faire une déclaration, répondre à certaines questions, ou exercer votre droit au silence. Cet entretien permet de désamorcer le stress et d'éviter les déclarations impulsives.
Ensuite, l'avocat assiste à l'audition. Il veille à ce que vos propos soient retranscrits fidèlement dans le procès-verbal (PV). Il s'oppose aux questions suggestives, aux pressions ou aux manœuvres d'intimidation. Enfin, l'avocat commence déjà à préparer l'étape suivante : si le dossier est transmis au Juge d'instruction, il prépare déjà le plaidoyer pour contester un éventuel mandat d'arrêt.
Le délai de 48 heures est une butée. Avant son expiration, le Procureur du Roi doit prendre une décision. Plusieurs scénarios sont possibles. Le premier est la remise en liberté simple. Le magistrat estime qu'il n'y a pas assez de charges, ou que la détention n'est plus nécessaire. L'enquête peut se poursuivre, mais vous êtes libre.
Le deuxième scénario est la libération sous conditions (par le Parquet) ou une citation accélérée à comparaître. Le magistrat vous libère, mais vous impose de respecter certaines conditions (ne pas contacter la victime, pointer au commissariat...) en attendant votre procès. C'est fréquent pour les faits de gravité moyenne.
Le troisième scénario, pour les faits les plus graves, est la présentation devant un Juge d'instruction. Le Procureur du Roi demande au juge d'instruction de vous inculper et de décider s'il y a lieu de vous placer sous mandat d'arrêt. C'est le Juge d'instruction, et non plus la police, qui prend le relais. La garde à vue se termine, mais la détention préventive peut commencer. C'est une nouvelle procédure où votre avocat plaidera devant la Chambre du Conseil dans les 5 jours.
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